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Procès de Christine à Poitiers reporté !

Mardi 28 avril 2015, Christine RIBAILLY, toujours détenue à la prison de Strasbourg, devait être extraite de sa cellule pour comparaître au tribunal de Poitiers et s’y défendre d’accusations d’outrages et de violences envers des personnes dépositaires de l’autorité publique. L’extraction n’a pas eu lieu, et le procès est renvoyé au 6 octobre 2015… Nous y serons !

Mardi 28 avril, Christine, toujours détenue à la prison de Strasbourg, devait être extraite de sa cellule pour comparaître au tribunal de Poitiers et s’y défendre d’accusations d’outrages et de violences envers des personnes dépositaires de l’autorité publique. L’extraction n’a pas eu lieu, et le procès est renvoyé. Motifs ? : couper l’herbe sous le pied de la dynamique de soutien à Christine, qui s’amplifie ? Punir une fois de plus Christine, qui sortait tout juste du mitard, en lui interdisant cette sortie de cellule, de quelques 24h, que représente une audience à des centaines de kilomètres de son lieu actuel d’incarcération (pratique sadique assez commune de la direction pénitentiaire) ? Retarder l’affrontement du parquet aux conclusions de l’avocat de Christine, qui posent les nullités de la procédure et exigent la relaxe ? Quoiqu’il en soit des vraies motivations des autorités sur ce faux bond de dernière minute, les explications du greffe puis du juge ont été plus qu’évasives et obscures : Christine n’a pas été extraite « compte-tenu de la personnalité particulière de la prévenue », a rapporté le procureur (voir l’article de La Nouvelle République en lien). Incompétences administratives ?
Ce nouveau report entretient une tension et contribue à la tentative d’épuisement de la résistance de Christine. Il équivaut à un nouveau sursis durant lequel elle-même et ses proches sont encore une fois éconduits et maintenus dans l’incertitude de sa libération. Face à la justice et l’administration pénitentiaire, notre mobilisation de solidarité à Christine et contre la société carcérale ne peut que se réaffirmer dans ces circonstances et ne faiblira pas !

Malgré ce renvoi, un rassemblement de solidarité a eu lieu devant le tribunal ce mardi 28 de 15h à 16h30. Entre 20 et 30 personnes ont souhaité manifester leur soutien à Christine et faire connaître sa situation au plus grand nombre. Un journaliste aussi a tenu à informer, au-delà de la brève, sur ce renvoi d’audience et la situation de Christine dans  cet article

L’audience est donc reportée au mardi 6 octobre à 14h au tribunal de Poitiers.

Nous y serons !

Procès à Poitiers le 28 avril (rassemblement)

Mardi 28 avril à 15h

Rassemblement de solidarité

en soutien à Christine qui résiste en prison

contre l’arbitraire et pour la liberté

RDV devant le tribunal de Poitiers à 15h,

10 Place Alphonse Le Petit

Isolement, éloignement familial, transferts disciplinaires, fouilles à nu, violences, quartiers disciplinaires, humiliations… Pour les 66 270 prisonniers en France au 1er février 2015, chaque journée passée en prison est un défi face à l’Administration Pénitentiaire (AP). Forte de ses casques, de ses uniformes blindés, de ses armes et d’un code pénal qu’elle manie à sa guise, l’AP encadre l’atomisation des prisonniers et orchestre la répression de leurs résistances.

Aspirateur social, prison de la misère, machine à broyer, entreprise de déshumanisation, les mots n’ont jamais manqué pour désigner la prison, la taule. Des paroles de prisonniers aux enquêtes de l’Observatoire International des Prisons en passant par les témoignages des familles et proches de détenus, les conclusions sont les mêmes : la prison détruit l’être social.

Résister, c’est y survivre, c’est exister.

Face aux institutions, ne pas se laisser piétiner et tabasser est trop souvent synonyme d’ « outrage, violence, menace »

Sans notre soutien, les prisonniers et leurs combats

contre l’Administration pénitentiaire sont écrasés dans le silence.

Le 28 avril 2015, Christine Ribailly, détenue à la prison de Strasbourg, sera transférée au tribunal de Poitiers pour y répondre d’ « incidents » survenus à l’automne 2014 quand elle était incarcérée à Vivonne. Alors qu’une plate-forme de revendications collective venait de voir le jour au quartier femmes du centre de détention, dans laquelle les détenues exprimaient leurs frustrations et aspirations immédiates, l’Administration pénitentiaire de Vivonne décida de porter plainte contre Christine. C’est dans ce contexte d’expression collective que Christine s’est débattue lors de fouilles et autres provocations des surveillants de la pénitentiaire. Coupable d’avoir refusé d’encaisser sans broncher, de ne pas s’être écrasée, elle comparaîtra ce 28 avril à 16h pour outrage, violence et rébellion.

Refus de promenade, de séances de sport, fouilles diverses et multiples, problèmes de courrier ou remarque déplacée, palpations… En prison, les situations de confrontation sont le lot quotidien :

« Les matons disent qu’ils ne font que respecter la loi. J’attends donc une honnêteté sans faille de leur part. Quand j’ai été incarcérée, j’ai lu le code du prisonnier et le code pénal. Je regarde toutes les notes de service affichées en détention. Si tout ça est respecté, je ne fais pas d’histoire. Mais c’est rarement le cas. »

A chaque manquement à ses droits ou provocation, que Christine soit elle-même concernée ou que l’une de ses codétenues soit visée, elle réagit avec la même ardeur et, en retour, essuie les sanctions. Christine a ainsi passé la moitié de ces deux dernières années en quartier disciplinaire ou à l’isolement, et subi dix transferts d’établissement. Certaines confrontations dérapent. Insultes, affrontements physiques… À plusieurs reprises, des surveillants ont porté plainte, ajoutant de nouvelles condamnations à sa peine. En deux ans d’emprisonnement, Christine a ainsi accumulé plus d’une année d’incarcération supplémentaire.

La Justice va-t-elle, une fois de plus, écraser la résistance des prisonniers face à l’arbitraire de l’AP et accorder à l’institution carcérale une nouvelle fois l’impunité ?

Qui est Christine ? (cf. article de L.Bjurström http://www.politis.fr/Christine-un-engrenage-carceral,28711.html)

Christine est bergère. Elle aime la montagne et son troupeau, pouvoir se déplacer en toute liberté, voir qui elle veut quand elle le veut. Quand son compagnon est incarcéré, condamné pour une longue peine, elle découvre les contraintes du parloir, la sévérité de l’administration pénitentiaire. En décembre 2004, une altercation avec des surveillants du centre de détention de Valence, pour un parloir promis puis refusé, l’expédie en garde à vue pour la toute première fois. En comparution immédiate, elle écope de quatre mois de prison avec sursis pour violence sur personne dépositaire de l’autorité publique et outrage. Chaque année qui suit ajoute une nouvelle peine à son dossier. Aux incidents de parloir s’ajoutent ceux des manifestations contre le système carcéral, la loi Loppsi 2 ou le puçage des moutons, et des gardes à vue qui s’enchaînent. Le 8 novembre 2012, partie voir son compagnon au parloir, elle passe un portail de sécurité. Celui-ci ne sonne pas, mais les surveillants lui demandent d’enlever sa veste. L’ordre résonne comme une manifestation supplémentaire de l’arbitraire de l’institution. Parce que « les familles n’ont pas à se déshabiller sans raison », Christine refuse. Sa résistance l’expédie en garde à vue, puis deux mois en prison pour outrage et rébellion. Les deux mois d’incarcération sont devenus années. Un à un, les sursis et peines accumulés depuis 2004 sont tombés. Et, en deux ans d’emprisonnement, les multiples altercations avec les surveillants ont déjà allongé sa peine d’un an. Du mitard au quartier d’isolement, de commissions disciplinaires en procès, Christine s’accroche et ne faiblit pas.

Pour plus d’infos sur la situation de Christine : https://enfinpisserdanslherbe.noblogs.org/

 

Tract 28 avril 2015 – POITIERS

Maison d’arrêt de Poitiers Vivonne ( nov 2014/janv 2015)

L’introduction et les courriers marqués d’un * sont repris sur l’Envolée.

Christine et deux autres prisonnières se sont emparées de la proposition de plate-forme. Les extraits de courriers qui suivent témoignent des échanges, des doutes, des questions que suscite l’élaboration d’une parole collective. Elles ont finalement opté pour une liste de revendications en deux parties : revendications locales et revendications communes à toutes les détentions, que nous publions à la suite.

Maison d’arrêt des femmes du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne

Le 2 novembre 2014

Salut, […] Après pas mal de débats avec les deux copines d’ici, on est tombées d’accord sur l’utilité de coordonner les revendications locales dans les taules (voire dans les bâtiments) et de les porter dehors. Mais, je l’avoue, les premières phrases ont plutôt été : « Quelles revendications ? Les prisonnières sont adaptées et moutonnières ! On n’a aucune revendication commune. En prison, il n’y en a qu’un sur cent qui se bat. Et dehors, c’est pareil : l’Envolée, c’est quoi ? Trois pékins ? » Mais, portées par l’enthousiasme, on s’est dit que si l’Envolée pouvait faire passer dans toutes les taules les infos d’une lutte dans une, ça pourrait soutenir le moral des gens qui râlent ailleurs, sans savoir qu’il y a ce combat ailleurs.
Les Basques m’ont parlé aussi d’une bagarre qu’elles ont menée pour obtenir (comme les autres enfermées à Vivonne) les parloirs le samedi matin : dès que leurs familles ont diffusé des tracts au marché et devant la prison, ça a été accepté. Cette expérience prouve que si on arrive à sortir une liste de revendications dans le journal local, ça sera efficace. Du coup, j’ai écrit la liste suivante et je l’ai fait approuver par toutes les filles de la promenade. Bien sûr, ça ne veut rien dire car le jour où il faudra relever les manches pour obtenir des choses, on ne sera que trois à risquer le mitard (et dans le cas des Basques, ça nécessitera une coordination dans leur organisation). Mais bon, on aura la légitimité de dire au prétoire que si le mode d’action nous est personnel, la plate-forme était collectivement réfléchie…
PS : Comme à la télé, on a vu les manifs contre les violences policières suite à la mort de Rémi Fraisse, on a voulu se solidariser (à trois) et on a mis une affiche en promenade : « Assassiné sur la ZAD – suicidé(e)s en prison. Dedans ou dehors – la répression tue » : aucun écho, ni des filles, ni de l’AP…

*Jeudi 11 décembre

Nous avons donc affiché la liste de revendications le jeudi 13 sur le tableau des notes de services. A notre surprise, la feuille manuscrite y est restée quatre jours ! Mais nous n’avons eu aucun retour. Je l’ai donc expédiée à la direction qui n’a pas fait plus de commentaires. Alors nous avons fait une lettre, extrêmement polie, pour demander l’ouverture d’une salle aux mêmes heures que les promenades. Elle a été signée par toutes les filles de la MAF. Quand elle a été remise à la chef, j’étais déjà au mitard [NDLR : sanctionnée pour un refus de fouille à nu].
J’ai appris que le chef de bâtiment avait convoqué toutes les filles une par une dans son bureau pour leur faire peur en disant que les revendications collectives étaient interdites. Bien sûr, ils n’ont pas osé mentir ainsi aux Basques et à moi. En effet, ce qui est passible d’un CRI (compte-rendu d’incident), c’est « une action collective mettant en danger la sûreté de l’établissement », ce qui n’est pas notre cas. Au contraire, la loi de 2009 incite l’AP à consulter les détenus sur les activités qui leur sont proposées. Il en a profité pour leur dire aussi que c’était interdit de me saluer en criant (et comment peut-on faire autrement avec le béton qui nous sépare ?). Donc depuis quinze jours, seules les Basques me parlent.Bref, c’est l’attitude classique de l’AP…

*Le 11 décembre 2014

Je suis tout à fait d’accord avec le discours de Franck. Malheureusement, je suis d’accord avec son analyse sur notre impuissance !

Il veut déposer plainte contre l’AP… qu’il essaie donc et il verra, là encore, à quel mur il se heurte. Je l’ai fait à plusieurs reprises et ça traîne encore trois ans après mon dépôt de plainte. Pour eux, pas de comparution immédiate ! Peut-être que s’il a un bon avocat… je lui souhaite sincèrement ! […]
Je recopie ce que M. m’a écrit suite à sa lecture sur le texte de Franck : « J’ai parlé avec I., et bon, nous sommes d’accord toutes les deux pour dire qu’il se trompe à la base. Le problème c’est l’origine même de ce système pénitentiaire (pourquoi et dans quel but a-t-il été créé ?), et pas le trop grand nombre de bleus pourris comme il le prétend. Nous pensons également qu’il se contredit quelquefois (il pense que les prétoires sont importants mais reconnaît que la direction de la prison est impliquée, par exemple). Et bien sûr, si ce sont des actions bien organisées et qui cherchent l’union des gens, c’est bien, même, ce qu’il propose. Il faut se battre, dans l’union et l’organisation, et sur plusieurs fronts, à notre avis. Franchement, juste avec ce qu’il propose, vous n’arriverez pas très loin. Mais bon, c’est mieux que rien… pendant ce temps, nous continuerons ici… ça oui, debout et en lutte.
Bien sûr, il faut s’unir, et TOUTES les stratégies de lutte sont légitimes : la voie légale – en sachant ce qu’est leur Justice – et l’illégale.
Mais, à mon avis, il se croit trop dans un État démocratique. On peut faire améliorer les conditions de vie en prison, mais si on ne fait pas tomber le système capitaliste, ce monstre de l’AP continuera.

*Décembre 2014

LISTE DE REVENDICATIONS DES PRISONNIERES DE LA MAF DE VIVONNE

COMME AILLEURS, NOUS VOULONS :

– Des payes correctes, tant aux ateliers qu’au service général
– La suppression des QI et des régimes différenciés au CD
– Les portes ouvertes en MA et/ou le téléphone en cellule
– La mise en place systématique des aménagements de peine sans délais et des transferts en CD dès la condamnation
– La facilitation du téléphone, des parloirs et des UVF avec nos proches, enfermés ou non
– La fin des fouilles systématiques et/ou punitives
– Les repas appétissants : marre de manger du plastique !

LOCALEMENT, NOUS DEMANDONS :

– Des conditions dignes à la nursery : arrêt des réveils nocturnes, une cour avec de l’herbe, des temps de socialisation pour la maman… – L’accès à l’école pour toutes : fin des refus avec la fausse excuse de la mixité
– La télé à 8 euros par mois : alignement sur la loi, comme dans les prisons publiques (18 euros ici pour Eurest)
– La fin de l’interdiction des apports aux parloirs (livres, disques, produits d’hygiène…) : on n’est pas là pour enrichir les cantines privées
– L’ouverture d’une salle de convivialité : elle doit être systématique quand la météo est mauvaise car il n’y a pas de préau dans la cour
– Plus d’activités : actuellement, il n’y a que « bricolages en papier « et « fitness », 2h. par semaine
– L’accès au terrain de foot : seuls les hommes y ont droit
– La gratuité du courrier interne : on doit timbrer les lettres pour le quartier hommes (Ces demandes sont toutes réalisables dans l’état actuel de la législation)

*Mardi 6 janvier

[NDLR: écrit depuis le mitard après une embrouille avec des surveillants]

Salut ! Il y a quand même eu un truc très chouette. Le jeudi 25, six filles ont dit qu’elles ne rentreraient de promenade que lorsqu’elles auraient vu un chef pour lui remettre un courrier à propos des conditions de vie au quartier disciplinaire (QD). Elles ont obtenu gain de cause sans aucune violence. Elles passent au prétoire demain (mais les deux cellules du mitard sont déjà occupées : l’une d’elles est de nouveau de retour pour une pécadille et ces salauds lui appliquent le même protocole qu’à moi. Elle est donc en grève de la faim depuis deux jours). […] On n’a pas eu de retour officiel de notre affiche, qui est quand même restée quatre jours. Durant mes cinq jours de pause, on a demandé l’ouverture exceptionnelle d’une salle pour partager ensemble le premier repas de 2015, mais sans pétition.
Le 30, alors que j’étais au QD, on leur a dit que c’était accepté, mais que pour un goûter. Puis le soir, les matonnes leur ont dit que celles qui avaient un CRI (celles qui avaient exprimé leur solidarité contre la torture du QD cinq jours avant) en étaient interdites. Voilà comment marche l’AP… Je te recopie ce qu’écrivent les copines suite à la lecture de ta lettre : « Pour te répondre nous ne savons pas trop quoi dire… peut-être nous insisterons sutout sur un aspect : l’organisation. Peut- être faudrait-il faire des efforts pour trouver quelqu’un/une dans chaque prison pour faire un réseau de gens et de groupes, un réseau le plus ample possible. Après, les revendications, je ne pense pas que ça sera difficile d’en trouver en commun… et recevoir et envoyer de l’information, on est partantes, oui. »

Mardi 6 janvier

Salut

Je suis à nouveau au mitard. (…) Je suis sortie du mitard le 17 décembre. Ils voulaient me foutre au QI mais ils ont cédé aux arguments d’une bricarde moins conne que la moyenne et je suis retournée à la MAF. J’étais contente de revoir les filles mais triste parce que l’une d’entre elles venait de prendre 8 jours de QD, on avait passé ma dernière journée à causer à la fenêtre. Le dimanche 21 au soir, je voulais qu’ils lui passent du rab de la gamelle (j’avais laissé mon yaourt au chocolat car je sais qu’elle aime ça). Ils ont géré ma demande par le mensonge et le mépris.
Donc, le lendemain matin, à 7h, à l’ouverture, je suis sortie de la cellule avec ce foutu yaourt pour discuter avec la surveillante dans le couloir. Mais il y avait aussi un bricard avec qui ça s’était mal passé durant les 30 jours précédents. Il gueulait et m’a foutue au sol pour me menotter et m’envoyer au QD. Je me suis laissée faire. Au mitard, pour calmer le jeu, j’ai accepté de vider mes poches et j’ai dit que je donnerai mon survêtement qui avait un lacet en éch    ange d’un jean. Mais ce con tenait à sa crise d’autorité. J’ai négocié un quart d’heure puis il est redevenu violent. Là je suis arrivée à le mordre par deux fois au mollet. J’ai pris de la lacrymo en pleine face et ils sont sortis. J’ai attendu à poil jusqu’à 11H pour avoir enfin de quoi me laver et m’habiller.
Pour la promenade de l’après-midi, ils sont venus à quatre avec casques et boucliers et m’ont dit de me mettre face au mur pour être menottée. J’ai refusé et ça a encore cogné. Idem le mardi matin. Quand le médecin est venu pour la visite obligatoire, ils sont restés avec lui dans la cellule. Au prétoire, sans surprise, j’ai pris 30 jours. Le directeur m’a aussi promis le transfert disciplinaire (ouf!) après la GAV et la comparution immédiate qui devait suivre.
Depuis, chaque ouverture se fait avec les robocops mais ils ne tentent plus de me menotter et je reste assise sur le lit quand ils déposent la gamelle sur la table. Je prends quand même des coups régulièrement et le mépris est à son paroxysme (refus de me donner la balayette, refus de chaussures pour la promenade, froid en cellule, pas de respect du secret médical, etc…).
Là j’attends avec impatience la gardav’, ça me fera une pause dans la violence de l’AP.
J’avais eu une GAV le 8 décembre et ça s’était très bien passé. J’y ai appris qu’en plus de la plainte de la prison de Vivonne, il y en avait une, vieille de 18 mois, de celle de Séquedin. Si on ajoute à ça celle de Fleury, toujours en suspens, ça fait pas mal ! Bref, j’étais repartie avec une COPJ pour le 28 avril 2015. Là, j’attends la deuxième couche…

Bon voilà où on en est actuellement. Il y a quand même eu un truc très chouette. Le jeudi 25, six filles ont dit qu’elles ne rentreraient de promenade que lorsqu’elles auraient vu un chef pour lui remettre un courrier à propos des conditions de vie au QD. Elles ont obtenu gain de cause, sans aucune violence. Elles passent au prétoire demain (mais les deux cellules sont déjà occupées, I. est de nouveau de retour pour une pécadille et ces salauds lui appliquent le même protocole qu’à moi. Elle est donc en grève de la faim depuis deux jours).

On n’a pas eu de retour officiel de notre affiche (ndlr : une liste de revendications collectives) qui est quand même restée 4 jours. Mais l’officier a pris à part quelques filles pour leur dire de se méfier de « celles qui font de la politique » et les menacer d’un CRI si elles me répondaient de la cour. Bien sûr, ni les Basques ni moi avons eu droit à ces menaces idiotes et on a continué à se saluer tous les jours, entraînant de timides cris des autres.

Durant mes cinq jours de pause, on a demandé l’ouverture exceptionnelle d’une salle pour partager ensemble le premier repas de 2015, mais sans pétition. Le 30, alors que j’étais au QD, on leur a dit que c’était accepté mais que pour un goûter. Puis le soir, les matonnes leur ont dit que celles qui avaient un CRI (celles qui avaient exprimé leur solidarité envers la torture du QD cinq jours avant) en étaient interdites. Voilà comment marche l’AP… (…)

Je n’ai eu la réponse de la JAP que le 18 (j’attendais depuis plus de 48h, j’étais sur les dents!) : refus. Je pensais que l’appel viendrait de la proc’, pas d’elle puisque l’AP était pour. Mais entre temps, les conditions s’étaient bien dégradées au QD et il y avait cette première GAV… Bien sûr j’ai fait appel avec le baveux, mais sans aucun espoir vu l’ambiance actuelle. Je ne crois plus pouvoir sortir en 2015 de ces murs. Et merde ! (…)